Echos d' Athènes

Nouveau Magazine Francophone sur la Vie en Grèce

GeneralSportstourismeVoyage

Les Sites Archéologiques Sous-Marins en Grèce

Après l’achèvement concluant de la phase pilote des visites lancée en 2020 avec l’épave de Peristera à Alonisos, le ministère de la Culture progresse vers l’ouverture  aux touristes plongeurs de 4 « Sites Archéologiques Sous-Marins Accessibles » en Grèce.

L’étude d’organisation des visites, élaborée et mise en œuvre pour la première fois, concerne les quatre épaves sous-marines visitables à Alonissos dans le parc marin des îles du Nord des Sporades ainsi que dans le du golfe Pagasétique occidental dans la région de Magnésie.

le Service des Antiquités Sous-Marines a ouvert trois nouveaux sites archéologiques sous-marins accessibles: le cap Glaros,  l’île de Kikynthos et la baie de Telegrafos qui sont les premiers à être mis à la disposition du public.

La Ministre de la Culture, Lina Mendoni, a déclaré : « Lorsque nous avons pris en charge la gestion et la responsabilité politique du ministère de la Culture en 2019, l’une de nos priorités était la mise en valeur de notre patrimoine culturel sous-marin. Depuis lors, nous avons répondu à ce défi majeur en offrant au public l’accès à quatre sites archéologiques sous-marins dans le district de Magnésie, créant ainsi un parc archéologique sous-marin qui a permis à notre pays de figurer sur la carte mondiale du tourisme de plongée. La création de sites archéologiques sous-marins accessibles au public, qu’ils soient individuels ou sous forme de parcs de plongée plus vastes, a été – et reste – un projet audacieux de grande responsabilité pour l’État grec et le ministère de la Culture »

les visites se feront via des centres de plongée agrées

Les visiteurs sont transportés vers les sites archéologiques sous-marins par des bateaux provenant de centres de plongée certifiés qui sont également responsables du respect du Règlement d’exploitation, établi en 2020 par le ministère de la Culture. Les bateaux partent des points de départ désignés une fois que le personnel du Service des Antiquités Sous-Marines a effectué les vérifications nécessaires. Ensuite, les visiteurs plongent vers les Sites Archéologiques Sous-Marins en groupes de huit plongeurs maximum par plongée, accompagnés de guides plongeurs professionnels. À partir de la ligne de plongée, ils atteignent une profondeur spécifique d’où commencent les itinéraires sous-marins prédéterminés. Les itinéraires sont conçus pour garantir la protection des antiquités. Il est interdit aux plongeurs de s’approcher à moins d’un mètre et demi du fond et à moins d’un mètre des artefacts. Toucher les artefacts, les plaques sous-marines, les caméras de surveillance et toutes les installations du site est interdit.

Point de départ et d’arrivée :

Il s’agit de points situés au quai de Steni Vala Alonisos et au port d’Amaliapoli, d’où les bateaux transportant les plongeurs-visiteurs vers les sites partent et reviennent.

Ancrages :

Ce sont des mouillages permanents destinés à l’amarrage sécurisé des bateaux des centres de plongée transportant les plongeurs du point de départ vers les sites archéologiques  et des bateaux du Service des Antiquités Sous-Marines. Il est interdit d’ancrer dans les sites.

Balises lumineuses :

La zone de visite est délimitée par des balises lumineuses, conformément aux directives et spécifications de l’Hydrographic Service, pour signaler la zone d’interdiction de pêche, d’ancrage et de passage des bateaux pendant les heures d’ouverture des sites à la plongée.

Ligne de plongée :

Le point où les plongeurs entament leur plongée sur le site est constituée d’une corde verticale retenue par une bouée en surface et ancrée au fond. Elle assure la sécurité des plongeurs et marque le point de départ des itinéraires de visite du fond marin. Positionnée à proximité des ancres elle sert également à la remontée en toute sécurité et à la décompression préventive.

Système de surveillance sous-marine :

Il s’agit d’un système de caméras sous-marines et d’une caméra en surface sur la côte, qui transmet en temps réel l’image de l’épave et de la surface du site . Cette application permet une surveillance permanente  contre les infractions, et également de superviser à distance les plongées lorsque le site est ouvert au public.  Une version pilote de ce système a été installée en 2020 sur le site de Peristera et fonctionne sans interruption à ce jour.

Signalétique

Des itinéraires ont été conçus pour les plongeurs de niveaux débutant et avancé.Des panneaux sous-marins fournissent des informations de base (type, forme, datation, profondeur) sur les antiquités spécifiques que les visiteurs peuvent observer à chaque arrêt.

Les Sites Archéologiques Sous-Marins Accessibles en Grèce

L’épave de Peristera
epave Peristera-Alonissos
epave Peristera-Alonissos

L’îlot de Peristera se trouve à l’est d’Alonissos. Près de la côte rocheuse ouest et à une profondeur de 22 à 30 mètres, en 1985, une épave antique a été découverte par un pêcheur. Il s’agit d’une grande concentration d’amphores commerciales dépassant les 3 500, constituant la cargaison principale d’un ancien navire marchand.

amphore- Epave Peristera
amphore- Epave Peristera

Deux types d’amphores provenant de Mendè et de Peparethos (Skopelos) ont été identifiés, probablement transportant du vin. Parmi les découvertes figurent également des céramiques de luxe (coupes noires et plaques), qui constituaient une cargaison secondaire, ainsi que des récipients en usage quotidien (lampes, igidion, etc.) de l’équipage, et des objets liés à l’équipement du navire (pièces de plomb d’ancre et clous). Sur la base des découvertes, l’épave est datée du dernier quart du Ve siècle av. J.-C.

Épaves de l’Ouest du golfe Pagasétique ( Paggassitikos Bay)

À Amaliapoli en Magnésie dans la Grèce centrale, les trois nouveaux sites archéologiques sous-marins accessibles offrent aux plongeurs-visiteurs l’opportunité de découvrir trois sites aux caractéristiques différentes.

L’épave de Telegrafos
epave Telegrafos
Epave Telegrafos

On localise  l’épave dans la baie du « Télégraphe » en 2000. La zone des découvertes se trouve à une profondeur de 17 à 23 mètres sur un fond rocheux avec des bancs de sable. Huit types d’amphores commerciales ont été trouvés, tous datant du IVe siècle apr. J.-C. À l’intérieur de nombreuses amphores, des traces de résine indiquent le transport de vin. Le type le plus représenté (20 jarres) provient du Péloponnèse.

Cet ensemble constitue la plus grande concentration connue dans la mer Égée. D’autres types proviennent du nord-est de l’Égée, tandis qu’une amphore unique a été identifiée comme palestinienne. Les amphores formaient deux principales concentrations sur le fond, sans cohésion particulière, ce qui indique le renversement du navire.

L’épave de Kikynthos

L’épave de Kikynthos

L’îlot inhabité de Kikynthos sert de brise-lames naturel à l’entrée du port d’Amaliapoli. En raison des vestiges représentant une large période chronologique, du début du christianisme jusqu’au XIXe siècle, l’îlot a été déclaré site archéologique. Sur la côte nord-ouest de l’îlot, à une profondeur de 3,5 à 12 mètres, en 2005, un amoncellement d’énormes récipients brisés a été découvert.  

Il s’agit de fragments de jarres qui sont typologiquement présentes dès le IXe siècle, et d’amphores datées avec une plus grande précision entre le XIe et le XIIe siècle. Les données archéologiques jusqu’à présent indiquent un naufrage d’un petit navire commercial byzantin de la période médiévale, probablement du XIe siècle.

 Le site du Cap Glaros
Epave Cap Glaros
Epave Cap Glaros

Sur les côtes sud-ouest du golfe Pagasétique, le cap de Glaros constituait un passage dangereux pour les navires tentant d’entrer dans le port protégé des anciennes Néones. Au fond de Glaros, des traces d’au moins quatre naufrages anciens – un hellénistique, un romain et deux byzantins – ainsi que des céramiques et des ancres d’autres périodes ont été trouvées.Comprenant un ensemble impressionnant d’ancres antiques (le plus grand dans l’espace grec), datant de la préhistoire jusqu’à l’époque byzantine. De plus, le site abrite des concentrations d’amphores datant du 12e siècle après J.-C. qui, avec les ancres byzantines, composent l’image d’un ou de plusieurs naufrages. Il s’agit du plus grand ensemble d’ancres byzantines jamais découvert en mer Égée.

Des visites virtuelles au sol

Quant aux visiteurs qui n’ont pas de certifications de plongée, un Centre d’Information fonctionne à Amaliapoli en après-midi, où ils peuvent s’informer sur les naufrages, à la fois de manière conventionnelle et numérique, tout en ayant l’opportunité de « plonger » virtuellement dans les  Sites Archéologiques Sous-Marins Accessibles » en Grèce