En marge des projecteurs : artistes émergents à découvrir au Centre culturel Melina Mercouri

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Mai 2025 – Centre culturel Melina Mercouri, Athènes

Alors que les grandes institutions athéniennes présentent cet été des expositions collectives ambitieuses, comme In a Bright Green Field au Musée Benaki, il est aussi précieux de lever les yeux vers des lieux plus discrets où s’exprime une créativité directe, parfois plus vibrante.

Installé dans une ancienne usine de chapeaux à Thisseio et assez peu connu, le Centre culturel Melina Mercouri propose régulièrement des expositions d’artistes émergents ou d’étudiants en fin de parcours universitaires. J’ai eu la chance d’y découvrir récemment l’exposition Youths II qui s’est tenue du 14 au 30 mai 2025 présentant des travaux singuliers, sensibles et puissamment ancrés dans le réel.

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Des œuvres qui touchent juste

Dans cette exposition collective, pas de discours très théoriques ni d’effet de style. Mais une présence : celle d’artistes qui travaillent avec peu, mais disent beaucoup. Peintures, installations, vidéos… tout respire l’authenticité d’une démarche personnelle.

J’ai pu rencontrer deux artistes : Dimitris Geroukalis ( instagram @ gerouk_alis) et Kostas Koinos ( instagram @kostaskoinos)

Kostas Koinos

Les oeuvres de Kostas Koinos m’ont particulièrement touchée par leur finesse et surtout leur intention comme une évocation discrète de la mémoire familiale. Il écrit:

« J’observe, je tisse, je compose. J’utilise des matériaux naturels ( placage, fibres, laine, bois) et je tricote au même rythme que les femmes de ma famille tricotaient autrefois par nécessité. Mes oeuvres ressemblent à des formes qui évoluent entre l’animal,l’humain et l’objet rituel. Le masque, le corps et l’absence de visage deviennent des moyens d’explorer la mémoire et l’identité. c’est une façon de parler du passé sans le représenter « .

Dimitris Geroukalis

De son côté Dimitris Geroukalis explique  » Avec le projet » Bandali Narration and Something Else » je m’approprie des motifs traditionnels et folkloriques, des aquarelles et des éléments de l’iconographie orthodoxe des Balkans, en les interprétant dans un langage numérique moderne. Le thème central de l’oeuvre est la tradition.(..)Des thèmes tels que la mort, l’amour, la punition, la sexualité et la superstition ne sont pas présentés comme des concepts fixes, mais comme des noyaux narratifs qui activent des projections personnelles et des identifications émotionnelles.L’image ne se limite pas à une histoire fermée, mais fonctionne comme un support vivant, invitant le spectateur à participer à la construction de son propre récit à travers une perception personnnelle des symboles et des motifs « 

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Ce que les lieux modestes permettent

Le cadre relativement modeste au rez de chaussée du Centre culturel Melina Mercouri , loin des grandes institutions, semble offrir une liberté rare : celle de prendre le temps, d’essayer, d’échouer parfois, mais surtout de créer sans formatage.

Ce n’est pas une critique des grands musées, bien au contraire : les deux approches sont complémentaires. Mais dans un paysage artistique de plus en plus institutionnalisé, il me semble essentiel de garder un œil attentif sur ces lieux plus petits, qui permettent à des voix singulières de se faire entendre.

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Conclusion : des pépites innatendues au Centre culturel Melina Mercouri

Cette exposition au Centre culturel Melina Mercouri m’a rappelé pourquoi je visite, observe, photographie, écris : pour ces moments magiques où une œuvre vous prend par surprise. Où l’on ne comprend pas tout, mais où l’on ressent quelque chose de vrai.

En marge des grands récits, il y a des récits plus fragiles, mais tout aussi nécessaires. Ils n’ont pas toujours la visibilité qu’ils méritent, mais ils tissent, à leur manière, une autre carte de l’art contemporain à Athènes.

Centre culturel Melina Mercouri

Iraklidon 66, Athina 118 51, Grèce

+302103452150