
France et Francophonie au Festival d’Athènes et d’Epidaure 2025
Le serment d’Europa au Festival d’Athènes et d’Epidaure
1er et 2 août / CRÉATION MONDIALE – CO-PRODUCTION Festival d’Athènes et d’Épidaure & Théâtre national de la Colline – Wajdi Mouawad
Wajdi Mouawad sera à la tête de la mise en scène du Serment d’Europa (1er et 2 août), une coproduction entre le Festival d’Athènes et d’Epidaure et le Théâtre National de la Colline. Selon Katerina Evangelatos, la directrice du festival, cette œuvre proposera « un voyage au Liban à travers le prisme d’une histoire familiale marquée par le traumatisme ». Le metteur en scène abordera des thèmes tels que le déchirement familial, la lutte entre les sexes, l’exil et la quête de catharsis, qui résonnent profondément avec les tragédies antiques. Juliette Binoche incarnera le rôle principal de ce spectacle multilingue.
Cette édition du festival comprendra également la première mondiale de Antigone de Sophocle, mise en scène par Ulrich Rasche (du 27 au 29 juin), Electre de Sophocle (4-5 juillet), une production de Dimitris Tarlow, directeur artistique du Théâtre Poreia, et ζ – η – θ L’Étranger (11-12 juillet) du metteur en scène grec Michail Marmarinos, une exploration de trois rhapsodies de l’Odyssée.

Dramaturge, metteur en scène et comédien d’origine libano-canadienne, Wajdi Mouawad—qui dirige le Théâtre National de la Colline depuis plusieurs années—s’est fait connaître du public grec notamment grâce au scénario du film Incendies, nommé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère (réalisé par Denis Villeneuve en 2010), inspiré de sa pièce du même nom.
Ce récit poignant, ancré dans l’histoire du Liban, met en lumière une famille déchirée par la guerre civile. Profondément influencé par la tragédie antique, Mouawad explore des thèmes universels tels que les fractures familiales, les conflits de genre, l’exil, le poids des héritages générationnels et la quête de rédemption. Ses œuvres, souvent nourries de figures de la tragédie grecque, résonnent avec ces thématiques intemporelles.
» Un artiste est un scarabée qui trouve, dans les excréments mêmes de la société, les aliments nécessaires pour produire les œuvres qui fascinent et bouleversent ses semblables. L’artiste, tel un scarabée, se nourrit de la merde du monde pour lequel il œuvre, et de cette nourriture abjecte il parvient, parfois, à faire jaillir la beauté. » Wajdi Mouawad
Engagée politiquement et en prise directe avec les réalités contemporaines, son écriture puise dans le Mythe pour en révéler la portée universelle, au-delà des frontières temporelles et géographiques. Elle questionne également l’identité sous toutes ses formes—culturelle, religieuse et familiale—tandis que son style lyrique et percutant confère à ses personnages une voix résolument moderne, comme en témoigne sa pièce Tous des oiseaux, présentée l’an dernier au Théâtre National.
Mouawad s’est produit pour la première fois à l’Odéon d’Hérode Atticus en 2011 avec Des Femmes, une coproduction internationale revisitant les tragédies Antigone, Électre et Les Trachiniennes de Sophocle, interprétée par une troupe franco-canadienne.
Considéré comme l’un des dramaturges les plus influents de sa génération, il revient cette année au Festival d’Epidaure avec une nouvelle création inspirée des héroïnes de la tragédie antique. Commandée dans le cadre du cycle Contemporary Ancients, cette production multilingue, portée par une distribution internationale, sera dévoilée le premier week-end d’août et s’impose déjà comme l’un des événements marquants de l’été.
Texte et mise en scène : Wajdi Mouawad
Grand mécène du programme anniversaire d’Épidaure : Fondation Stavros Niarchos (SNF)
Dernières infos : Le 6 février dernier, Wajdi Mouawad a prononcé la leçon inaugurale de la chaire L’invention de l’Europe par les langues et les cultures. Cet événement marque une belle réussite pour le ministère de la Culture – Délégation générale à la langue française et aux langues de France – ainsi que pour le Collège de France.

