
Rebétiko, Chant Byzantin et UNESCO
Le rebétiko et le chant byzantin : deux expressions musicales grecques au patrimoine mondial de l’humanité.
La Grèce est le berceau de traditions musicales riches et variées, profondément enracinées dans son histoire, sa culture et sa spiritualité. Deux d’entre elles, le rebétiko et le chant byzantin, ont été reconnues comme éléments représentatifs du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, respectivement en 2017 et 2019, par l’UNESCO.
Le rebétiko

Le rebétiko est un style musical populaire d’origine urbaine qui s’est développé et a connu son apogée au cours de la première moitié du XXe siècle, notamment parmi les milieux ouvriers et les classes populaires. Il s’est d’abord développé dans les milieux marginaux et réfugiés, notamment sous l’influence des chants traditionnels grecs et des musiques venues d’Asie Mineure, avant de s’élargir aux classes moyennes. Aujourd’hui, il est reconnu comme un patrimoine culturel vivant partagé par tous les Grecs.
Le rebétiko est étroitement lié à la chanson et à la danse, constituant une expression musico-culturelle authentique. Il se pratique lors d’événements sociaux où les danses et les chants tiennent une place importante. Les interprètes encouragent activement la participation du public, rendant cette pratique ouverte à toute personne parlant le grec et aimant ce style musical. Les chants sont riches en références aux coutumes, pratiques et traditions liées à un mode de vie populaire, et témoignent d’une identité sociale marquée.

Longtemps transmis uniquement de manière orale, il se perpétuait à travers des performances en direct et l’apprentissage de musicien·nes plus jeunes auprès de leurs aîné·es. Ce mode informel d’apprentissage reste vivant, bien que les moyens de transmission se soient diversifiés avec l’arrivée des enregistrements sonores, du cinéma et des médias. Depuis une dizaine d’années, le rebétiko connaît un nouvel essor grâce à son enseignement dans les écoles de musique, les conservatoires et les universités, ce qui a largement contribué à sa diffusion et à sa valorisation.
Plus qu’un simple genre musical, le rebétiko est devenu un puissant symbole d’identité, d’expression artistique et d’idéologie pour la tradition populaire grecque. Il représente une mémoire partagée, une expérience commune et un patrimoine toujours vivant, dont la valeur a été officiellement reconnue en 2016 par son enregistrement au Registre national du patrimoine culturel immatériel de la Grèce.
Le chant byzantin
https://ich.unesco.org/fr/RL/le-chant-byzantin-01508
Le chant byzantin est une forme vocale toujours en pratique, profondément ancrée dans la culture grecque depuis plus de 2 000 ans. Il représente à la fois une expression artistique empreinte de spiritualité et un système musical structuré issu des traditions liturgiques de l’Empire byzantin. Étroitement lié aux textes sacrés de l’Église orthodoxe, ce chant liturgique met en valeur la parole divine, qu’il cherche à transmettre avec clarté, ferveur et précision. Chaque nuance mélodique, chaque accent rythmique vise à souligner le sens des mots et à en amplifier la portée spirituelle.
Exclusivement vocal et fondamentalement monophonique, le chant byzantin repose sur un système de huit modes – ou tons – et se distingue par une structure musicale rigoureuse, transmise oralement de maître à disciple à travers les siècles. Traditionnellement porté par des voix masculines, il trouve également une expression féminine active dans les communautés monastiques et, dans une moindre mesure, au sein des paroisses.
Au-delà de son rôle liturgique, cet art sacré continue de vivre grâce à l’engagement passionné de musiciens, de chercheurs, de choristes et d’amateurs qui œuvrent à sa préservation, son enseignement et sa diffusion. Le chant byzantin, élément central du patrimoine culturel grec d’aujourd’hui, unit de manière fluide la langue, le rythme et la mélodie.
Le chant byzantin est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO en 2019.
( sources et crédit photo UNESCO)
