Ikaria plage de Mesakti
Sports,  Bien-être,  Sculpture

Du surf pour débutant aux Panigyria : immersion à Ikaria, l’île où l’on soigne le corps en célébrant la vie

Connue pour la longévité de ses habitants, Ikaria est bien plus qu’un cliché de carte postale. Entre leçon de surf pour débutant, kiné intuitif, cuisine généreuse et fêtes villageoises où l’on danse jusqu’à l’aube, récit d’un séjour inattendu où santé naturelle, lenteur assumée et hospitalité forgent un art de vivre unique.

Dimanche 22 juin.

J’embarque sur le bateau « Mykonos » à 7h15, direction Ikaria. J’ai opté pour le confort de la classe « business »… mais en cette fin juin, la grande transhumance touristique n’a pas encore commencé, et le pont principal aurait suffi. Le bateau s’arrête à Mykonos — l’île où les jeunes employés de la restauration travaillent jusqu’à 72 heures par semaine, 7 jours sur 7, sans pourboire — mais les passagers restent finalement assez peu nombreux.

La mer est agitée, les vagues s’écrasent contre les fenêtres avec fracas. Ma voisine grecque, pourtant sans doute habituée à ces traversées, semble légèrement nerveuse. De mon côté, je savoure ces sept heures de bateau comme une parenthèse propice au sommeil… malgré un voisin au téléphone tonitruant, dont je finis par préférer les conversations, aux ronflements sonores.

À l’arrivée à Evdilos, petit port du nord d’Ikaria, le contraste avec certaines escales plus strictement gérées — comme Skiathos, où chaque pas hors des clous déclenche de sévères rappels à l’ordre— est saisissant. Ici, l’ambiance est décontractée : les passagers débarquent tranquillement, les familles se retrouvent, les embrassades se prolongent gaiement.

Seul bémol : mon sac, un peu trop lourd, que je traîne jusqu’au bout du quai pour récupérer ma voiture de location. Heureusement, l’accueil à l’agence est si chaleureux que j’en oublie l’effort. 

Peu aidée par mon GPS qui devient stupide et par la rareté des panneaux indicateurs, je parcours quelques kilomètres dans la mauvaise direction. Renseignements pris je dois me diriger vers le nord-ouest vers  le village de Gialiskari. J’arrive peu après dans le studio que j’ai réservé, à deux pas de la plage de Mesakti. L’appartement est simple, propre, et assez spacieux pour une semaine. Mais ce qui me coupe le souffle, c’est la plage elle-même : large, lumineuse, spectaculaire. Et surtout, les vagues.

Je brûle d’envie de plonger, mais au club de surf, on me déconseille de tenter quoi que ce soit : les courants sont puissants, le vent bien présent. L’instructeur, un brin inquiet, me suggère des cours de yoga. C’est mal me connaître : je suis venue pour surfer…

Lundi 23 juin

Ce matin, je retourne sur la magnifique plage de Mesakti, sans savoir encore que je vais séjourner sur l’une des plus belles de l’île. Mon choix s’est fait en vérité sur l’école de surf, mais quel heureux hasard ! À l’extrémité de la plage, la petite église blanche et bleue d’Analipsi veille sur le port de Gialiskari, posée là comme un paisible gardien.

Les vagues, toujours puissantes, m’impressionnent. Mais après avoir longuement observé les baigneurs, je me décide à entrer dans l’eau. Sensation de bonheur immédiat : me laisser bousculer, renverser, masser par l’écume — une sorte de spa sauvage et joyeux.
La plage est encore presque déserte, malgré la rangée de transats et matelas déjà installés pour accueillir les premiers touristes. À bonne distance, à l’abri des regards, je pratique quelques postures de yoga, bercée par les milles sons du ressac et du vent.

En suivant le rythme local, je m’accorde une sieste bien méritée aux heures les plus chaudes. Puis je me mets en route pour Therma, dont m’a parlé Nektaria : là-bas, dit-elle, les eaux chaudes et légèrement radioactives ont des vertus réputées.

Je choisis de traverser l’île du nord au sud, via la chaîne de montagnes Atheras, direction Dafni et Kosikia. La route est charmante, elle traverse des villages fleuris, mais après avoir dépassé la forêt de Randi je me trompe et bifurque vers Manganitis. Les panneaux de signalisation sont aussi rares que les chèvres sauvages qui surgissent sur la route. Mon GPS, interprète chaque virage en épingle comme une bifurcation : « Tournez à droite », « Tournez à gauche ».Je préfère l’éteindre…

Le contraste avec la région nord est frappant : ici, pas d’ombre, pas d’arbres, ni fleurs ni buissons. Un désert rocailleux, lunaire, où les pierres, mal retenues, semblent prêtes à dévaler la pente vertigineuse et s’écraser sur la route. Nektaria m’expliquera plus tard que les chèvres en liberté ont ravagé la végétation, arrachant racines et arbustes, laissant les versants nus et fragiles. Quelque chose m’échappe mais j’essaierai de comprendre plus tard…

La route, étroite et mal goudronnée, serpente dans un paysage minéral et oppressant. Je n’aspire qu’à une chose : sortir de là. Après quelques kilomètres d’isolement absolu, je suis soulagée de voir enfin quelques maisons, des arbres. Mais une nouvelle intersection se présente — sans aucune indication. Je m’arrête, hésitante. C’est alors qu’un homme à mobylette arrive en sens inverse. Il comprend mon souci et me désigne gentiment le bon chemin.

La route devient meilleure, parfois fraîchement goudronnée. Elle longe bientôt la mer jusqu’à Agios Kirikos, et l’église, massive, ne laisse aucun doute : j’approche du but. J’ai hâte de me plonger dans le fameux spa à l’eau de mer radioactive ! Mais en arrivant à Therma, je trouve portes closes. Les anciens bâtiments de soins semblent délabrés, à l’abandon. La petite plage, bondée, ne me donne pas envie de rester.

Un peu déçue, je reprends une autre route. Elle est toujours sinueuse et montagneuse — mais cette fois, elle traverse des villages vivants. Je m’arrête une nouvelle fois pour demander mon chemin, en grec. L’homme me sourit, me répond dans un anglais parfait. A l’évidence j’ai encore beaucoup de progrès à faire pour parler le grec.

Mardi 24 juin

La matinée s’écoule paisiblement. La mer, plus calme que la veille, m’offre un bain à la fois apaisant et tonique : les vagues, moins puissantes, continuent de me masser le corps comme pour me transmettre leur énergie. En début d’après-midi, je pars explorer le nord-est de l’île en voiture. Je découvre tout près de la plage, Armenistis, un charmant village accroché au flanc de la colline, avec ses tavernes tranquilles, et sa vue sur l’infini bleu.

Mais, je l’avoue, mon esprit est ailleurs : de retour sur la plage, je trépigne d’impatience. C’est l’heure de mon tout premier cours de surf. Trépigner d’impatience n’est d’ailleurs pas du tout dans l’esprit d’Ikaria, l’île «  Blue Zone », comme il en existe peu sur notre planète. Je vais apprendre le surf ( peut-être) et probablement plus encore: une manière d’être au monde joyeuse et décontractée.

Sur le sable, concentrée, j’apprends à reproduire les gestes de base : s’allonger, pagayer, enchaîner les positions . Je m’applique sérieusement. Je suis, bien évidemment, la plus âgée du groupe et un certain doute plane sur ma capacité à débuter dans ce sport très exigeant. Puis vient le grand moment : la mise à l’eau. Ma planche est imposante, mais légère. La mer  à température idéale. Notre instructrice, souriante et attentive, nous rappelle les consignes de sécurité, y compris celle  de protéger sa tête avec les deux mains lors des chutes.

Je m’élance. Je rame vigoureusement jusqu’à elle : c’est elle qui choisit la vague, donne l’impulsion à la planche pour qu’elle prenne de la vitesse, et donne l’ordre de sauter.
Alors, tout s’enchaîne : les bras, le cobra, pied droit, pied gauche… et me voilà debout, portée par la vague. Vingt secondes d’équilibre. Vingt secondes de joie pure.

Je suis plutôt fière. Mon instructrice aussi. Je réédite l’exploit une bonne dizaine de fois.
Le cours dure une heure et demie, dont une bonne heure dans l’eau. L’expérience est intense, euphorisante. Je suis fatiguée… et complètement heureuse. 

À la tombée du jour, je prends la route vers le village de Christos, où se préparent les célèbres Panigyria, ces fêtes traditionnelles grecques qui mêlent musique, danse, vin local et générosité. Différentes d’autres festivités auxquelles j’ai pu assister, ces fêtes occupent une place importante dans la vie et la fameuse longévité des habitants de l’île. Bien plus que de simples réjouissances, elles sont l’expression vivante de l’esprit communautaire ikarien. Organisées tout au long de l’année, souvent en l’honneur d’un saint, elles rassemblent jeunes et anciens autour de tables généreuses, de vin local, de musiciens infatigables et de danses qui n’ont pas d’heure.

La route étroite pour atteindre le village de Christos se remplit de véhicules et j’anticipe avec inquiétude la difficulté de retourner à mon petit appartement car il n’est déjà plus possible à deux voitures de se croiser. Par chance je trouve une place convenable puis je descend jusqu’au lieu de la fête, soit 10 bonnes minutes de marche dans la nuit noire. Il est agréable d’entendre des voix pour se diriger sans compter les pétarades des motos et scooter. Je suis déjà prévenue par la jeune auto stoppeuse que j’ai prise en chemin: le vin d’Ikaria coule souvent à flot. Il fait partie intégrante du rituel festif, c’est pourquoi beaucoup préfèrent dormir sur place. Je comprends que repartir relèvera de l’exploit. J’ai une voiture de location à ménager et je décide d’être raisonnable. Aussi après une brève immersion dans ce joyeux chaos, je m’éclipse tôt, à contre courant de dizaines de motos et de piétons de tous âges. Tant pis, les sauts au-dessus des flammes seront pour une autre fois.

Mercredi 25 juin
Surprise matinale : la compagnie SEAJETS annule purement et simplement mon trajet retour vers Le Pirée. Le motif avancé est, disons… contestable. Heureusement, ils proposent un remboursement et, cerise sur le gâteau, un billet gratuit pour un prochain voyage. Il ne reste plus qu’à revenir à Ikaria — ce qui n’est pas pour me déplaire.

Le rendez-vous pour le cours de surf est fixé à 14 h. La chaleur est accablante, mais les vagues, elles, sont aux abonnés absents. Je retourne donc profiter de la fraîcheur climatisée de mon studio pour expédier quelques mails.

La seconde leçon est re-programmée à 18 h. J’ai fini par comprendre que, pour les débutants, les meilleures vagues ne viennent pas de la mer elle-même, mais des remous des gros ferries qui passent au large, en route vers Le Pirée via Mykonos et Syros. Malheureusement, une douleur vive dans le bas du dos — qui me poursuit depuis quelques jours — vient ternir un peu mon enthousiasme. Le yoga thérapeutique m’a aidée à soulager la gêne, mais la douleur persiste, juste assez pour ralentir mes réflexes au moment crucial où il faut bondir sur la planche.

Au crépuscule, des candidates aux abonnés Insta se photographient, conscientes de leur indéniable perfection physique.

Jeudi 26 juin
Au réveil, une seule envie : un bon massage. Mon dos proteste, mes muscles tirent, et mon corps me rappelle qu’il a travaillé dur. Je repense à ce petit panneau aperçu dans le village : « Studio Massage Therapy ». Le nom sonne un peu prétentieux pour ce que je crois être un institut de beauté… mais selon l’école de surf, il s’agit bien d’un véritable kinésithérapeute. Mieux encore : on dit qu’il fait des miracles.

Rendez-vous est pris avec Panos, qui me reçoit dans  son joli studio bercé d’une douce musique . Je m’attendais à un massage global et relaxant. Mais non — il vise juste, très juste. Il remonte depuis la plante de mon pied jusqu’au nerf sciatique droit avec une précision étonnante. Chaque « aïe ! » que je pousse semble le conforter dans ses choix : « C’est bien là que ça coince. »

À la fin de la séance, il me déconseille vivement de surfer : « Le corps a besoin de temps pour enregistrer les informations. » J’adore cette formule, un brin mystérieuse. Parle-t-il du système nerveux ? Ou fait-il allusion à un corps plus subtil, plus énergétique ? Peu importe. Je ressors déjà soulagée.

Pour agrémenter ma journée plutôt tranquille,  je décide de tester la fameuse taverne du village de Agios Dimitrios : Sto Kampi. Rien de tel qu’un bon repas pour clôturer une journée berçée au rythme ikarien.

Je choisis un savoureux plat de chèvre, lentement confite au four dans un jus de citron, accompagné d’un verre de vin blanc local d’une fraîcheur parfaite. La terrasse, calme et ombragée, est un véritable havre de paix dans ce charmant village de montagne. Hélas, les guêpes semblent elles aussi apprécier mon repas. Me voilà gesticulant dans tous les sens pour les éloigner — en vain. Le propriétaire, me suggère  gentiment d’attendre cinq minutes : elles disparaîtront dès que le soleil se couchera. Une étrange loi de la nature que j’aurais dû connaître depuis longtemps. Frustrée de devoir défendre mon assiette, je me console en commandant une crème brûlée absolument exquise.

Vendredi 27 juin
À Ikaria, il paraît qu’il est moins impoli pour un commerçant de faire patienter un client que de ne pas engager la conversation. Et je dois admettre que la gérante du petit supermarché local ne manque ni de conversation, ni de charme. Nektaria, avec sa voix grave et chaleureuse, est aussi belle que mystérieuse. Dès ma première visite, elle m’avait confié être artiste : sculptrice sur marbre, et la seule femme de l’île à exercer cet art exigeant. Pour elle, la sculpture est une passion, non une course à la renommée. Je consulte sa page Facebook et son site : son travail est d’une sensibilité remarquable. Elle reçoit parfois des commandes depuis les États-Unis, qui nécessitent des certificats d’exportation destinés à protéger le patrimoine grec des trafics illicites.

A 18h me voilà repartie pour une nouvelle leçon de surf. Cette fois, je suis intégrée à un groupe un peu plus expérimenté. Les vagues sont puissantes, et je lutte pour ne pas être repoussée vers la plage à chaque tentative. À quelques mètres de moi, une femme plutôt menue enchaîne les vagues. Moi, je suis ballottée, renversée, secouée dans tous les sens : un fétu de paille face aux éléments. Sans doute un privilège de l’âge… ma masse musculaire n’est plus ce qu’elle était. Et pourtant, miracle : je réussis à surfer une vague, juste au moment où la caméra tourne. Je me redresse, prends la pose, le regard au loin — exactement la posture idéale pour tenir l’équilibre. Joie discrète mais immense.

Samedi 28 juin
Par précaution, je retourne consulter le kinésithérapeute. Après tout, il a déjà soulagé mon nerf sciatique et ma zone lombaire ; il serait dommage de ne pas profiter à nouveau de ses talents.

À 18h, nouvelle session de surf. Les vagues sont irrégulières, difficiles à lire, mais je me sens portée par une énergie incroyable. J’enchaîne quelques prises et quelques chutes… Le secret, je le découvre peu à peu, n’est pas dans la précipitation, mais dans le bon timing : sauter ni trop tôt, ni trop tard. Et comme tout débutant, je fais encore les erreurs classiques.

Le soir venu, Isidoros, notre professeur de surf aux multiples talents, nous invite à le retrouver dans le village de Gialiskari, où il joue de la guitare. J’assiste alors à une performance de danse époustouflante : un couple, porté par une intensité, une complicité, une recherche chorégraphique d’une beauté rare. Je ne peux m’empêcher de comparer avec le spectacle « contemporain » vu lors du festival d’Athènes, si lisse, qu’il m’avait laissé de marbre. Me voilà réconciliée avec la danse vivante, authentique, inspirée

Dimanche 29 juin
Ce matin, la mer est déchaînée. Huit Beaufort annoncés : autant dire que même les plus téméraires renoncent à surfer ou se baigner. Je décide donc de prendre de la hauteur et de partir vers les montagnes de l’ouest pour assister aux Panigyria du village de Pezi.

Une randonnée aurait pu être une alternative séduisante au surf — un parcours circulaire de 25 km depuis la plage d’Armenistis, Mais avec les vents violents et les premiers feux de forêt signalés en Grèce, l’idée d’une marche en plein vent perd un peu de son charme. Même le trajet en voiture nécessite prudence : je me renseigne avant de me lancer.

La route sinueuse menant à Pezi devient rapidement un chemin de terre, juste après le grand lac artificiel de 110 000 m². Des nuages de poussière ocre, soulevés par les rafales, réduisent parfois la visibilité — et mes pensées reviennent aux incendies. Mais toutes les parties boisées de pins particulièrement inflammables sont parfaitement débroussaillées. J’apprendrai plus tard que cette région a été déclarée zone de protection spéciale et elle abrite des espèces rares d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens.. En approchant du village, le vert profond des fougères rassure : ici, la nature de montagne est plutôt verdoyante.

Je gare la voiture dès que possible et poursuis à pied les deux cents derniers mètres. Bonne intuition : une centaine de véhicules bordent déjà les abords du lieu de la fête .Lorsque j’arrive sur le site l’orchestre accompagne une jeune chanteuse et les grandes tablées sont déjà bien garnies. Nektaria m’avait suggéré de demander gentiment une place à une famille, mais je n’ose pas. Trop française, peut-être.

Je tente plutôt ma chance dans la file pour obtenir une assiette de chèvre. Mais très vite, je réalise que la file obéit à une logique sociale subtile : cousinage, voisinage, amitié… À ce rythme, j’aurai mes frites françaises et ma salade grecque dans une heure et demi, si tout va bien.

Je rebrousse donc chemin et retourne déjeuner à l’ombre apaisante de la terrasse de « Sto Kampi », dans le village Agios Dimitrios. Il est tard dans l’après-midi, mais en Grèce, on mange quand on a faim, pas quand l’horloge l’exige. Quel contraste avec certains villages touristiques français où commander une fade pizza  à 13h15 relève déjà de l’exploit !

Je profite du privilège d’être une touriste à Ikaria pour me délecter de calamar frais accompagné de sa purée de haricots noirs.

Lundi 30 juin
J’aurais volontiers prolongé le séjour. Mais la mer reste agitée, et je redoute qu’un nouveau ferry soit annulé, compromettant mon retour. Je choisis la voie de la raison : retour au Pirée via Mykonos  et Syros, pour une arrivée prévue à 3 h du matin qui ne m’enchante pas vraiment. Nektaria, perçoit ma mélancolie. Elle me sourit et glisse, mi-sérieuse mi-amusée :


Ikaria une fois, Ikaria pour toujours.


Mais toute chose a une fin, même les meilleures. Et puis, un spectacle de théâtre contemporain m’attend au festival d’ Athènes et Epidaure le 5 juillet. La vie continuera, ailleurs.

D’où vient le nom d’Ikaria ?

 » Las de la Crète et d’un long exil, Dédale, enfermé dans le labyrinthe qu’il avait construit, songeait à la manière de quitter subrepticement l’île de de Minos. Prisonnier avec son fils Icare ( né d’une esclave du roi, Naucraté), la terre et la mer lui étaient interdites. Restait le ciel: il devait voler. Il dispose des plumes de sorte qu’elles s’incurvent comme des ailes, les assemble au milieu avec un fil de lin, à la base avec de la cire, et les fixe à ses épaules et à celles de son fils. Il lui enseigne l’art de voler: ni trop bas car l’eau alourdirait les plumes,, ni trop haut car l’ardeur du soleil risquerait de les brûler. Il prend son vol et engage l’enfant à le suivre. Celui-ci, tout à la joie de voler, cède à l’attrait du ciel et ne cesse de s’élever. On devine aisément la suite: le soleil fait fondre la cire, les plumes s’envolent ( Dédale en retrouvera quelques-unes flottant sur l’eau) et Icare est précipité dans la mer qui désormais porte son nom, la mer Icarienne ( au large de Samos)  » Colette Jourdain-Annequin,  » le petit livre des grands mythes »